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Page:Nanteuil, L’épave mystérieuse, 1891.djvu/115

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Chacun distingua un bâtiment de guerre.


CHAPITRE XII

Campagne manquée. — Où l’on fait connaissance avec le commandant Le Toullec.


La Minerve avait déjà quitté la rade de Brest depuis quinze jours. Quoiqu’elle eût sillonné toutes les mers du globe et malgré un premier avis défavorable donné autrefois par la commission de désarmement, on s’était décidé à réparer la vieille frégate, parce qu’aucune autre ne se trouvait prête à partir.

« Le bâtiment n’étalera pas un coup de vent, » disaient et répétaient nombre d’officiers. Il partit cependant. Tout à coup, au bout d’une semaine, des bruits alarmants commencèrent à courir dans Brest : rumeurs étranges, circulant parmi les habitants des ports, sans rime ni raison bien souvent, dont personne ne peut découvrir l’origine, et qui précèdent parfois l’annonce d’une catastrophe.

Dans le cas présent, ces rumeurs naquirent à la suite d’une effroyable tempête qui joncha de naufrages les côtes ouest de la France. Mais rien n’était venu confirmer les craintes énoncées, et, par le fait, on ne pouvait rien savoir encore, puisque la Minerve ne devait pas relâcher avant Lisbonne. D’ailleurs le télégraphe électrique ne communiquait pas alors avec le Portugal.

Le dix-huitième jour, des lettres arrivèrent de Lisbonne, ensuite, répondant à des télégrammes, des dépêches de la Corogne, et aucune