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Ferdinand tira le dernier coup de canon.


CHAPITRE XXV

En reconnaissance. — Préliminaires de siège. — Attaque de Sébastopol.


…Cependant l’aile droite des Russes foudroyait toujours Bourliouk, où le général en chef anglais, lord Raglan, ne put arriver qu’avec un retard de deux heures ; à ce moment nos troupes avaient déjà gravi les pentes abruptes de l’Alma et tiré les premiers coups de canon au-dessus d’Almatanack.

En longeant la côte, les avisos de l’escadre pointaient aussi sur les avant-postes ennemis.

Franchissant les ravins sous un feu meurtrier, escaladant les rochers balayés par la mitraille, enfonçant les carrés russes, nos soldats se montrent partout héroïques derrière leurs officiers toujours en avant. Un régiment de zouaves se rue au milieu d’une brigade russe épouvantée. À la baïonnette, ces mêmes zouaves s’emparent de deux canons, et en soutenant la division Canrobert sur la grande montagne, ils décident la victoire par la prise du télégraphe, que dès l’abord nous avions établi là au sommet d’une tour.

Depuis midi, ce télégraphe est pris, repris, attaqué, défendu avec rage, avec furie ; à quatre heures notre drapeau flotte enfin sur la tour, mais en le plantant le lieutenant Poidevin tombe mortellement blessé : il meurt sans lâcher la hampe du pavillon.