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Page:Nanteuil, L’épave mystérieuse, 1891.djvu/283

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Le misérable tomba à genoux.


CHAPITRE XXX

La mort d’un traître.


Dans une immense salle voûtée et somptueusement meublée, trois hommes de différents âges et aux uniformes chamarrés de décorations sont assis autour d’une table.

Des lustres répandent une vive clarté… Au fond de la pièce, des cierges brûlent devant les saintes images.

Nous sommes à Sébastopol, dans le palais du gouverneur. Les trois interlocuteurs se nomment : le prince Gortschakoff, commandant en chef ; l’amiral Nakhimoff et le général Totleben, organisateur de la défense de la place.

Gortschakoff a les cheveux gris, les traits gros, les yeux perçants, la mine dédaigneuse, hautaine et inflexible. L’amiral est petit, maigre, pâle, avec un nez d’aigle, des yeux bleus très grands et d’épais sourcils noirs contrastant avec les cheveux presque blancs.

Totleben est grand, mince, élancé, avec un air distingué, spirituel et résolu tout à la fois.

Ces hommes offrent le caractère des trois races distinctes qui ont peuplé la Russie.

Unis dans la même œuvre, partageant la même résolution, ils sont