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L’embarcation accoste la bouée.


CHAPITRE VIII

Une bouée dans l’océan Pacifique et une nichée de martins-pêcheurs à la Hague.


Un autre hémisphère. Deux jours après avoir quitté Valparaiso, sa première relâche dans le Pacifique, le Neptune se trouvait à la hauteur de Coquimbo (Chili). Le soleil allait disparaître. Sous son immense voilure, au milieu de ces eaux très calmes, le navire avançait lentement, et à l’approche de la nuit la brise mollissait.

Tambours et clairons avaient rappelé au branle-bas, et, les couleurs amenées, l’aumônier venait de réciter la prière à l’équipage tête nue et rangé sur le pont. Les gabiers commencèrent bientôt la distribution des hamacs. Glissant alors sur l’écoute de misaine que le vent ne raidit plus, un des gabiers tombe à l’eau. « Un homme à la mer ! » crient ses voisins. « Coupez les bouées, commande l’officier de quart ; la barre dessous toute ; baleiniers de sauvetage, embarque. » Le vaisseau est bientôt en panne, bâbord au vent. En même temps, la baleinière fait force de rames, nageant vers une bouée sur laquelle, malgré l’obscurité croissante, on distingue un homme accroché. L’embarcation accoste promptement, ensuite elle rallie le vaisseau avec l’homme et la bouée. Et, une fois la baleinière enlevée par des garants à l’avant, le commandant donne l’ordre de remettre en route vers le nord.