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LE VOYAGE
À TRAVERS
LA NUIT


Quand nos verres furent vidés, j’ouvris la fenêtre, je grimpai sur le dos de mon compagnon, il déploya sa cape et, un instant après, nous flottions au-dessus des toits de Montréal.

— « Es-tu assez confortable sur mon dos ? » me demanda Contradiction.

— « Beaucoup plus que dans un fauteuil du TCA ou du BOAC, je t’assure, mon vieux ! »

— « N’est-ce pas magnifique de survoler la ville par une aussi belle nuit ? »

— « Oui ! Cela rappelle le chapitre du « Diable boiteux », dans lequel Lesage raconte qu’Asmodée soulevait les toits pour permettre à son compagnon de voir ce qui se passait dans les intérieurs. »

— « Je pourrais en faire autant. Si tu y tiens, tu n’as qu’à le dire. »

— « Grand merci ! Nous avons déjà trop de propriétaires de petits journaux jaunâtres qui se taillent de jolies fortunes à se fourrer le nez dans la vie privée des gens, avec l’espoir de les faire chanter… D’ailleurs, je crois que tu aurais de la difficulté à soulever les toits dans cette partie de