Page:Nau - Au seuil de l’espoir, 1897.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

III

Entre les genêts d’or citrin velouté,
Cendrés par la lumière lourde et bleuâtre
Et le mat hérissement crépu de l’âtre
Araucaria, — le flot d’été
Se creuse en croupe de lapis fluide.
C’est le matin sous le ciel déjà torride :
L’hôte, à demi-couché dans le gazon profond
Lit un livre fané par l’air mort des vitrines :
Les feuillets piquetés du roux des mandarines
Reflètent des lueurs molles où se confond
Un lilas d’aube avec des rais d’aiguës marines
Les caractères fourmillants et bousculés
Qui s’accrochent, pointus et comme barbelés,
Semblent s’harmoniser, galopant sur la page
Avec le rythme dur et le récit sauvage :