Page:Nau - Au seuil de l’espoir, 1897.djvu/24

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C’est un poème tout farouche et violent,
Dans les sanglants brouillards des Sagas Skandinaves,
Aiguisé des exploits atroces des preux flaves
Qui brandissent un gel d’acier rose en hurlant :



… Des hordes vont, par bonds, dans les hideurs polaires
Sous les nuages d’encre et le vol des corbeaux,
Piétinant les vaincus dont la chair en lambeaux
Se flétrit aux scabieuses crépusculaires…



Par la livide horreur d’un jour d’étain,
Sur la mer couleur de saulaies,
Des nefs barbares au flanc noir déteint
Sillonné de dessins d’un vermillon de plaies, —
Mâts brisés, cordages au vent
Tournent, en cercles brefs, autour de gouffres glauques
S’entrechoquent avec fracas, s’eentrecrevant :
Et des grappes de corps d’où partent des cris rauques
Flottent, roulent au Ilot turgide qui les tord,