Page:Nau - Au seuil de l’espoir, 1897.djvu/44

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Car ce poème qu’il a rêvé loin d’Europe,
Sous les nipas tagals ou les rôniers géants
De Guinée, — aux frissons des pennes des Antilles,
Sur les grands orbes clairs, mouvants, des Océans,
Il l’écrivit au jour douteux des écoutilles,
Aux oscillations d’une lampe de bord,
Ou dans quelque « roumah » de fantastique port
Presque invisible à deux cents brasses des mouillages
Sous les cascades, les maelstroms de feuillages.
Au milieu des buveurs au teint de bronze huileux
Rougi par la lueur de couchant nébuleux
Des lampes de « klapa » qui fumaient, grésillantes,
Cuivrant les hanchements lourds et les torsions
Fauves — des bustes nus des servantes dolentes.



Ô le triste poème et les obsessions
Qu’il réveille dans les fraîcheurs de la willeuse !
Quels bouges a frôlé l’Idylle ! — Comme il sent
Que son âme eût été moins atroce, oublieuse,
Toute livrée au bas pittoresque et laissant