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Page:Nau - Au seuil de l’espoir, 1897.djvu/56

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Voici que le coma nocturne se dissipe
Des miroitements et des couleurs.
De protéennes transparences de tulipe,

De géranium-feu, d’œillet, de fuchsia
De crocus de safran, de verveine sanglante,
Jouent et fulgurent dans la trame sautelante
De souple cristal où l’indienne Maïa
A broché ses fantasmagories.

L’eau des fonds rocheux s’agatne de stries
Serpentines, aux embrasements sourds
Ou vacillent d’étranges longues tours
De mosaïques et de pierreries.

Sur le banc mouvant d’algues, agité
De tremblements faibles qu’on devine
Dans la verte diaphanéité
Qu’un feu de Bengale illumine, —
Le brick noir appareille, ancres aux bossoirs
Et sa fine guibre se dresse et se cambre
Aux souffles, — tulles des infinis miroirs.
Qui halètent si doucement dans la chambre !

Entre les bleuâtres échevèlements
Flottants des lianes minces des glycines,
L’hôte réjouit ses yeux des ondoiements
Des alacres coruscations prasines