Page:Nau - Au seuil de l’espoir, 1897.djvu/84

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« Sur le bouillonnement des corolles où sombre
« L’ossuaire fécond des centenaires souches, —
« Dominant des hauts pieds de leurs sinistres coupes
« Le flot vil et charmant des espèces banales,
« Des calices de jais, se détachant par groupes,
« Semblent verser la nuit sur les houles florales :



« Une étreinte a tordu son cœur : — Elle s’élance !..
« C’est la senteur farouche et la sève qui brûle…
« C’est la plante du lac d’éternel crépuscule, —
« Le talisman de Règne — et d’Ombre — et de Silence !

« Chasseurs d’hommes, — valets à faces de corsaires,
« Agitez dans les bois les comètes des torches ;
« Molosses que des osts peureux de belluaires
« Chassent à coups de pied de la fraîcheur des porches,
a Roulez sous le ciel noir vos eux de flamme roi :
« bouillez le vent de vos naseaux jaunis de bave.
« Doubles canons hideux trottes de sang d’esclave,
« Happez et retrainez la fugitive au bouge !…