Page:Nau - Force ennemie.djvu/148

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les horreurs que l’ancienne ou présente mauvaise nature de Kmôhoûn peuvent inciter ce tkoukrien à commettre ! J’en viens à me réjouir, un instant, d’être un malheureux aliéné considéré comme irresponsable ! (Cette joie égoïste de couard et de gredin ne dure pas ; si le néfaste intrus que j’abrite me rend l’agissant témoin d’infamies dont puissent pâtir des gens aimés, Irène, — les miens, mes amis, (c’est la même chose !) — de pauvres diables inoffensifs ou même des indifférents à demi antipathiques, — voir des êtres haïs, — quels désespoirs ne connaîtrai-je pas ?)

Il peut s’attendre à une belle résistance, — hélas ! à une résistance de fou sujet à des crises !

Je vais vivre désormais dans les transes ! Ah ! Kmôhoûn, je n’ai que faire de ton amitié si elle ne peut t’empêcher à tout jamais de vouloir te servir de moi pour assouvir tes instincts de bandit tkoukrien, de rudimentaire anthropoïde (??) fils d’un astre inférieur à celui-ci, — quoi que tu en dises !

Que n’as-tu essayé de t’incarner en tel ou tel souverain absolu ? Il y en a de très faibles en dépit de la puissance que l’on veut bien leur reconnaître et de l’abus qu’ils en font. Tu aurais pu encore choisir un coupeur de têtes de la Nouvelle-Guinée ou de Mindanao, un sheik touareg, un sachem de Sioux, un cavalier tehuelche, un bachi-bouzouk, — un guerrier, quoi ! Mais que tu sois venu me chercher précisément — moi, — moi, mauvais gniaf rapetasseur de vers, barde raté dans le genre du sieur