Page:Nau - Force ennemie.djvu/16

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une maison où c’était sérieux, où les presque guéris eux-mêmes ne bougeaient pas de leurs sections, tantôt casernés dans les salles, tantôt en récriation dans des cours dont les portes s’ouvraient que pour le gros monde

— Vous ne l’aimez guère, ce Bid’homme…

— Comme la bronchique et les engelures… Sitôt que le père Froin est sorti il tarabuste tout le bazar « de la tête aux pieds ». Les infirmières de l’aut’bâtiment crèvent de coliques quand elles le voient sans son « employeur ». Nous autres, on est plus d’attaque, mais c’est eugal, des fois on se sent tournibulé tout de même.

— C’est tout à fait un mauvais diable ?…

— ’coutez : je vais vous répondre comme je le ferais à personne, passque, réellement, vous êtes « un malade » bien convenabe et « raisonnant »…

Un nouveau frisson me parcourt, qui n’a rien de délicieux…

— Oui, je vais vous parler, je pourrais dire comme sous le siau de la confession, si j’étais un clérical, mais ne répétez jamais ce que je vous confie là ; c’est grave !

La figure de mon « gardien » prend une expression mystérieuse, alarmée. Il se penche vers moi et c’est presque à mon oreille qu’il murmure d’une voix éteinte :

— Le Dr  Bid’homme, vous voulez que je vous donne mon « opinion de jugement », eh bien, c’est un « nom de Dieu » !