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Page:Nau - Force ennemie.djvu/220

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— Eh bien, amenez-le. J’ai justement un lot de moxas dont je ne sais que faire. Y aura-t-il à charcuter aussi ? J’adore ce sport-là parce que je n’y connais rien. (Je ne suis pas chirurgien moi !) Je suis à peu près sûr d’estropier le salopiaud de patient, (quelle race !). Faites-le venir, cet individu !

— Le voici.

— Tiens ! Je n’avais pas encore remarqué sa hure repoussante, je le prenais pour un gardien. Mais c’est ça, c’est bien ça ! Une gueule de malade ! C’est bien l’espèce ! — Mais, au fait, c’est Schnaffouillât, le jeune corsaire de lettres, de son autre nom Nigeot, blim bloum mécanique !

— Vous n’y êtes pas. C’est M. Veuly.

— Ah ! le chameau ! (Charmant garçon, du reste.) Votre langue, mon ami. C’est trois francs ! — Nous allons nous purger, mon cher enfant, avec du sublimé corrosif, du vitriol et de la crotte de chien.

Il me regarde fixement, cherchant à se rendre compte de quelque chose qui lui échappe. Son œil devient tour à tour furieux et perplexe :

— Veuly ! Veuly — ou plutôt Agénor Biscaillou ! — vous ne savez pas, vous, ce que c’est qu’un médecin ! Je ne voulais pas, moi, être médecin ! Ce que j’en ai reçu, des beignes, étant gosse, — des patauffes à me démolir le crâne ! Mon père avait son idée : il aimait les drogues, — lui ! Il voulait m’en faire fourrer aux gens, — un philanthrope, je vous dis ! — F…ichue espèce que les philan-