Page:Nau - Force ennemie.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mon frère ne viendra pas me chercher là et — demain ou après — demain, au plus tard, après avoir enlevé Irène, de gré ou de force, — (parfaitement !) — après une visite chez le banquier et une indispensable tournée d’emplettes, — en des magasins de la Rive Gauche — je dirai adieu à Paris, à ses pompes et à ses œuvres et un train quelconque nous emportera vers… un pays encore indéterminé.

II

Si mon intention a été de m’isoler complètement avant d’accomplir les hauts faits qui doivent illustrer mon court séjour dans ma ville natale, il faut bien dire que je n’ai pas de chance. À peine ai-je quitté le restaurant et me suis-je installé au « Darcourt » pour prendre le café de la délivrance que survient un ami qui me reconnaît tout de suite. C’est un vieux, vieux camarade dont je suis absolument l’obligé, — qui a fait vingt fois l’impossible pour me sortir des affaires les plus ennuyeuses et les plus compliquées sans que j’aie pu trouver une seule occasion de lui être utile ou agréable.

Je suis, bien entendu, charmé de le voir sans me dissimuler que, dans mon actuel état d’esprit, je vais, à coup sûr, commettre quelque imbécillité qui diminuera son affection pour moi. Et je n’y manque