Page:Nau - Force ennemie.djvu/62

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plus. Je suis hanté par une vision bizarre qu’une expression du père Mabire a fait surgir en moi : la Force Ennemie !

L’apparition est indistincte bien qu’effrayante. Je n’entrevois guère qu’un rictus féroce et d’immenses griffes blêmes… pourtant je demeure terrifié par l’idée atroce qui a visité le cerveau du vieux tabellion changé en ours : la Force Ennemie !

N’y aurait-il pas, en effet, une puissance occulte, maléfique, hostile à l’espèce humaine, guettant infatigablement une occasion de tourmenter nos intellects bornés, perdus dans un monde mystérieux dont ils ne connaissent que quelques apparences ?

Et me voici épris de cette absurdité, « parce que j’en ai peur » !

. . . . . . . . . . . . . . . . .

Oui la Force Ennemie existe ! Elle s’empare souvent de moi, me pénètre, m’envahit, puisque je vois tout à coup des choses troubles, effroyables, dont les éléments n’étaient pas en moi et qu’aucun mot du langage humain ne peut traduire… Oh ! l’Univers vrai n’est-il que terreur et horreur !…

. . . . . . . . . . . . . . . . .

Allons ! ce n’était qu’une hallucination ! Léonard me parle et j’entends, — je comprends ce qu’il me dit. Mais peut-être l’horrible traîtresse ne m’a-t-elle quitté qu’un instant, — pour revenir bientôt ?!

. . . . . . . . . . . . . . . . .

— Non ! mais regardez-moi cette cour, bougonne