Page:Nau - Force ennemie.djvu/69

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inoffensifs qui circulent partout, — depuis la loge du concierge, près de la grille d’entrée, au bout des jardins, —jusqu’au « Salon-Parloir ».

— Inoffensifs, répète Léonard, oui, çui-là qui vient le premier, çui qui est « malade ». Y « folle » tout le temps mais y n’a jamais de sales crises ; l’autre qui est sain ne l’est pas, lui, inoffensif ! J’vas vous conter ça tout de suite après qu’y seront passés.

Mais le « malade » s’arrête. Il interpelle mon gardien :

— Léonard, mon vieux, c’est dégoûtant ! L’administration de cette boîte est au-dessous de tout : une incurie, un laisser-aller !… Je dirais même : une muflerie !… On sait que je suis craintif, nerveux, — et voilà une semaine qu’on laisse sans réparations le coupe-courants électriques de ma chambre : si bien que moi qui ai peur d’un enfant de six mois, je couche toutes les nuits en compagnie du tonnerre qui fait chez moi une vie de patachon.

— C’est bien, Charlemaine, on fera venir le sellurier.

— Pas de blague, n’est-ce pas, Léonard ? Et puis je voulais vous dire : il y a un grand oiseau de nuit qui fait tous les soirs des ordures dans ma cheminée ; hier, je lui ai lâché le tonnerre dessus, mais il s’en est fichu comme d’une « souricière à poux » ; il lui a flanqué un coup de bec et l’autre, pas plus brave qu’il ne faut, est revenu m’embêter. Il a dé-