Page:Nau - Force ennemie.djvu/74

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des aristos », quoi ! C’est l’enfant bien éducationné de paysans très aisés. Mécontent de voir un sien cousin épouser une fille riche qu’il guignait, il a mis le feu à la maison des nouveaux mariés dans l’espoir de les faire rôtir. Il n’a heureusement grillé que le mobilier. Alors la famille, bien pensante, « opportunisse comme feu Troiscentsoixantetrois lui-même » a si adroitement manœuvré que le tribunal a déclaré le gros incendiaire irresponsable de ses actes et prescrit son internement dans une maison de santé, où le trop bon Dr Froin s’est empressé de le classer dans les « inoffensifs ».

— Ça, c’est un comble ! s’exclame Léonard.

Toujours est-il que cet Auzoux ne « sait plus où il en est. » Très « gentil » avec le Dr Froin, dans l’espoir que le brave homme finira par lui signer son « exeat » en certifiant qu’il s’est « guéri » dans l’Établissement, il imite tous les fous, les uns après les autres, devant les gardiens, afin de passer aux yeux de ces derniers, non pour un criminel, mais « pour un pauv’ petit Monsieur qu’a bien de la misère avec sa pauv’ tête ! »

— Oui, y les imite tous, les uns après les autres, les « malades », répète Léonard, qui, après un moment de réflexion, laisse tomber dédaigneusement :

— ’y sait même pas trouver kékchose d’oréginal, ce c…llon-là ! il est plat comme un chapeau mou !

— Eh bien ! Et l’autre, Léonard, le petit Charle-