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Page:Nau - Force ennemie.djvu/86

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raille de Chine, — une escouade de pensionnaires bottelle des herbes. Un dernier détachement d’internés creuse une tranchée sur laquelle Léonard me donne les explications les plus confuses et les plus incompréhensibles pour un âne comme moi. En tout cas, je crois qu’il s’agit d’irrigation… J’ai toujours eu une assez jolie intelligence des choses pratiques !

Plus loin encore, mais bien avant d’atteindre le mur, — je me sens positivement esquinté suivant le désir de l’agréable Dr Bid’homme. Mes quelques jours d’accès m’ont brisé les jambes ; Léonard s’en aperçoit :

— En v’là assez pour aujord’hui, sans compter que l’heure du dî-îner approche. Voulez-vous-t-y rentrer ?

— En tramway, si c’était possible !

— Oh ! nous allons faire une petite pause tout à l’heure auprès des « Agités » comme l’a « commandé » le médecin-adjoint. Ça vous délassera les ressorts des jarrets. Après ça encore un leuger effort et vous vous réfectionnerez à table, dans votre chambre. Et puis nous allons prendre « pa’l’ pu court. »

Revenant sur nos pas, bientôt nous suivons une allée de genêts et de sureaux, grésil d’argent et capiteuse pluie d’or ; nous débouchons sur un vaste quadrilatère margé de verdure. Devant nous une bâtisse de briques brunâtres dresse une façade de prison. Les fenêtres sont garnies de barreaux