matismale et qui ne m’a pas échappé. Il reprend très posément, de l’air le plus détaché du monde :
— N’oubliez pas que mon confrère, — il appuie : — Mon confrère, le Docteur Bid’homme est appelé comme moi à vous donner ses soins et que vous devez avoir une confiance absolue en son expérience. Le Docteur Bid’homme aime à étonner les personnes qu’il traite… pour d’excellentes raisons… que je comprends. Son attitude et ses discours sont déterminés par une tactique à lui, ne vous y trompez pas. Mais actuellement ce n’est pas du médecin-adjoint qu’il s’agit mais bien de vous. D’après ce que je vois, vous n’avez pas dû… ressentir de… nouvelles souffrances nerveuses.
— Non, Docteur. Du reste, il me plaît d’appeler les choses par leur nom. Je crois avoir été atteint d’un accès de folie ou de fièvre chaude, — comme vous voudrez. Mais je vous assure qu’il n’en reste plus trace.
Le Docteur Froin me regarde attentivement. J’ai usé, moi aussi, d’une tactique — et elle a réussi, — ou à peu près.
La physionomie du médecin exprime clairement de l’inquiétude, une contrariété de brave homme tourmenté d’un cas de conscience. Je devine très bien qu’il se dit : « Pourtant ! Si je m’étais trompé ? Si ce patient, mis sous les verrous et en puissance de gardien, n’avait éprouvé que des désordres momentanés ! S’il n’y avait là qu’un cas de fièvre chaude promptement guéri, de quel droit retien-