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Page:Nau - Hiers bleus, 1904.djvu/27

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HtMS BLBUS

’9

Terre inconnue qui t’endors si lugubrement.
Je sens que tu ne me parfumeras pas l’âme
De cette poésie surhumaine qu’exhale

En l’ambre lumineux des étés triomphants
Ma blonde Plage des plages

Où chantent de presque immatériels ombrages
D’un vert blond si diaphane,

Toujours voisine et encore fuyante

Et que je n’ai bien contemplée jamais

Que dans l’or tiède, embaumé, des rêves d’enfance.

Mais si tu me refuses le site aimé

Caché ailleurs, loin de l’embrassement de tes collines,
Si tu n’es celle qui me retiendrait,

Bercé comme par des tendresses féminines

Par les iéeries du seul songe qui renaîtrait,

Je vais trouver chez toi, sapide et franche hôtesse,
Et je le sais pour t’avoir à peine approchée,
Ce qu’après tout je venais peut-être chercher
Une tristesse harmonieuse à ma tristesse.