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TEMPS PALE

PMf A. CAote.

I) y a sur la Mer comme une pâleur bleue,

Comme une langueur de chers passés indistincts
Qui reparaissent et se renoient plus lointains,
Un calme trouble qui-bizarrement-console et pleure.
La brise vibre a peine aux harpes du gréement,
Traînant de si faibles musiques nostalgiques
Le soleil adouci de lents grèbes qui glissent

Caresse les eaux si mélancoliquement

Debout au bossoir, -buvant la fraîcheur saline,
Toute la douceur de l’Océan dans mes yeux,

Je te vois approcher en vapeur opaline

Et ta forme, vaguement connue, se dessine

Presque familière et presque mystérieuse.

Pourquoi viens-tu ? Ah je pensais brumeusement à toi,
Moins à toi qu’aux parfums qui ondaient

Dans ce beau jardin si frais et tiède, st loin 1
Et que tu personnifias une seconde.