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Page:Nau - Hiers bleus, 1904.djvu/85

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HKM BMUS 1

Veulent capter ce qui demeure

D’un cher passé dans la solitude fleurie.

Une musique d’une douceur véhémente

Qui se lamente sous les transparences

Semble violenter la masse hyaline qui frissonne
Pour qu’elle s’entr’ouvre et désemprisonne.

Mais déjà quelque force irrésistible

Et féroce fait trembler pâles et blondes lignes

Qui se diluent en le sombre bleu paisible

Sous le glissement indifférent des cygnes.

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En la nuit de crêpe verdâtre

Ardente des parfums de corolles tragiques

Irritants comme des souffles de solfatares,

Aux hululements bas des striges,

Sous la menace poursuivante des lamies,

Une âme appelle douloureusement une âme,

Et plane sur d’interminables régions inconnues,

Des Océans et de longues îles

Aucune voix ne lui répond, aucune 1

Et brusquement c’est la douce plage encore embellie
Après les vains cris dans le vide énorme,

La plage où l’âme que ses tortures implorent

L’évoque elle-même. l’Envolée,

Peut-être frissonnante aux rayons d’une étoile.