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Vers la Fée Viviane

Elle persiste, féroce et délicieuse
Et je crois que c’est d’elle seule que je vis.

III

Et je t’aime, après tant d’années,
Au point que ta croyance est devenue ma foi
Et que je ne sais penser qu’avec ta pensée
Entrée comme un éclair en moi.

Tu es partie si loin qu’un rayon d’été dore
D’or flave l’or brun de tes cheveux,
Alors que nous écrase la nue jaune et noire
Et que nous allons, par des jours pareils aux soirs
De la neige blême à la glace bleue,

Et tu es l’éternellement présente,
« Encor la première » eût dit Nerval, mais accrue
D’un lointain charme de tristesse renonçante,
Toujours pressenti mais en toi seule connu.