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Page:Nau - Vers la fée Viviane, 1908.djvu/48

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Vers la Fée Viviane

N’est déjà qu’un chatoiement de nacre, en l’air mauve,
Une moucheture d’aile irisée.

Cruelle fée ! Tu n’as été si près de moi
Que pour me décevoir, à peine déguisée.
Sous une autre nuance de charme — et ta voix
N’a pas même daigné parfumer ma pensée
D’une fleurette, d’un rien qui me vînt de toi !

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Elle m’a dit : Tu m’as cherchée aux pays fous
Où les nuages sont des vagues et des sylves,
Où les brasiers du soir dressent des palais roux
De topaze et de rubis que hantent les sylphes.
Et tu as cru me suivre en de molles forêts
De roses mauves diaphanes à la brise,
En des cités de rêve où les bleus minarets
Sont des tiges sur quoi les fleurs du ciel s’irisent ;
Vers l’azur d’horizons à peine devinés
Où tes espoirs sont de belles femmes qui planent ;
Et vois : — la rue est pauvre et morne où tu flânais,
Où je glisse en le jaune couchant qui se fane.