Tu rêves de splendeurs en des mondes changeants,
Terre aujourd’hui, demain Altaïr, gemme perse,
D’astres d’or lilas, puis de vert et rose argent
Ou de brillants noirs, chers à ta folie perverse.
Tu n’as jamais aimé que ton songe indigent
De beauté dure et de paradis fantaisistes.
Tes vers n’ont reflété que ton âme égoïste ;
Jamais tu n’as cherché dans l’espace où des voix
Se plaignent si mélodieusement le soir,
Si bas, depuis toujours, les plaintes les plus tristes
Pour les calmer d’un chant à peine murmuré
À peine, tel qu’une caresse de mandore.
Tel qu’un appel aux Willis blondes implorées.
Que voulais-tu de moi, bon joailler en faux,
Qui ne sus que la Poésie alme et pieuse
Est l’âme du Futur bleu, sereinement beau
Qui parle tout bas à des âmes douloureuses ?
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Vers la Fée Viviane