Page:Necker - Derniers conseils de M. Necker au Roi - 1789.djvu/10

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Le Roi.Comment s’y prendroit-il ?

M. Necker.Comme je m’y ſuis pris pour faire adopter tout cela. Il lui ſera même plus aiſé de perſuader qu’il faut un Roi, qu’il ne me l’a été de perſuader qu’il n’en falloit pas. Qu’il faut un ſeul culte public plutôt que toutes les religions ; qu’il faut pluſieurs chambres plutôt qu’une ſeule, &c. ; car, Sire, les Députés étoient venus ici avec leurs cahiers, & ſi je ne m’étois pas trouvé là, ces cahiers auroient fait tout de ſuite une conſtitution. Il en a coûté beaucoup aux Députés pour ſe défaire de leurs idées provinciales ; il m’en a par conſéquent coûté beaucoup pour les amener à ce point-là ; ils ne demanderoient pas mieux que de gagner en revenant aux premiers principes. Mettez 64 millions entre les mains de M. de Calonne pour modifier la révolution, comme j’en ai dépenſé 64 pour la faire, vous verrez les choſes aller un train bien plus rapide.

Le Roi.Mais je l’ai trop maltraité ; il ne voudra pas revenir travailler avec moi.

M. Necker.Il reviendra. Sire, n’en doutez pas. M. de Calonne vous eſt attaché par in-