Aller au contenu

Page:Necker - Derniers conseils de M. Necker au Roi - 1789.djvu/9

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[ 9 ]

mois d’octobre dernier veut encore ſe faire reſpecter ; il ne reſte enfin de démagogues que ceux qui craignent d’être pendus. Vous le ſavez, Sire, c’eſt toujours l’opinion que j’ai priſe pour guide. Penſez-vous que ſi je prévoyois que tout ceci pût tenir, je m’en allaſſe ? J’aime mieux me retirer pendant qu’il en eſt temps, que d’attendre, ou la contre-révolution, ou la banqueroute, ou la miſere publique, Ainſi c’eſt préciſément parce que M. de Calonne paſſe pour ariſtocrate qu’il faut le rappeler ; je vous réponds que je ne m’en irois pas ſi l’on penſoit ainſi de moi ; je ſerois bien ſûr d’avoir encore une fois mes 24 millions d’hommes contre un.

Le Roi.Raillerie à part, vous croyez que je ferois bien de le faire revenir ?

M. Necker.Fort bien, Sire,

Le Roi.Vous croyez que ce ſeroit un bon tour à jouer à la déclaration des droits de l’homme ?

M. Necker.Et auſſi à la permanence de l’Aſſemblée, à ſon unique chambre, à votre véto ſuſpenſif, à toutes les municipalités qui partagent le pouvoir exécutif.