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Page:Necker - Derniers conseils de M. Necker au Roi - 1789.djvu/4

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vous ne pouvez pas me tenir un langage plus agréable.

M. Necker.En ce cas-là, ne tardez pas un inſtant à rappeler M. de Calonne. Les choix que vous avez faits librement & de bon gré, par inclination, ont toujours été les meilleurs. Vous ne devez ſur-tout jamais appeler auprès de vous quelqu’un qui vous répugne. Vous ne vous ſouciiez nullement de moi ; cependant vous m’avez pris, pour complaire à la voix publique. Il en réſulte que mon miniſtere a été fatal. Vous ne vous ſouciiez pas de l’Archevêque de Sens ; vous avez vu ſon ineptie & les malheurs qu’il a cauſés. De tous vos miniſtres, c’eſt M. de Calonne qui ſeul a été aimé de vous, & c’eſt auſſi le ſeul dont le miniſtere ait été brillant, heureux, ſage, bien conduit.

Le Roi.N’eſt-ce pas lui qui a commencé tout ceci avec ſon Aſſemblée de Notables ?

M. Necker.Prenez-y garde, Sire, ſi ſon Aſſemblée avoit réuſſi, elle paroit préciſément à tout ceci. Vous eûtes bien tort de le ſacrifier ; c’eſt le premier pas qui vous fit tomber du trône. On s’aperçut que vous étiez foible, & que vous vous laiſſeriez conduire