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Page:Necker - Hommage de M. Necker a la nation françoise - 1789.pdf/4

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permettés, permettés cette expreſſion à mon amour : il eſt donc vrai… Necker vous eſt toujours cher, & vous le déſirés ?… Avez-vous pu penſer qu’il vous refusât ? &, puiſque vôtre indulgence veut bien lui tenir compte de ſon zèle pour vous, vous pouviés, ſans crainte, répondre à ceux qui vous le montraient incertain, que, ſans doute, ils ne l’avaient jamais connu.

Vous refuſer !… qui ? moi !… Eh ! quand je l’euſſe voulu, cela eût-il été en mon pouvoir ? Depuis long-temps, vous le ſavés aſſés, toutes mes facultés vous ſont acquiſes. N’ai-je donc pas promis à Vous, à vos Repréſentans, à mon trop cher & digne Maître, que ſa bonté & ſes vertus placeraient ſur le trône, s’il n’y était pas né, que je ſerais vôtre, juſqu’au dernier ſoupir.

Ô France ! Terre chérie ! Toi, dans le ſein de qui mon cœur me portait dès mes plus jeunes ans ; toi, dont les mains libérales, ne refusèrent pas de payer mes ſueurs d’une partie des tréſors que tu fais circuler dans le vaſte champ du commerce ; néceſſaire ou non à tes intérêts, reçois, ô patrie de mon cœur ! reçois, s’il eſt beſoin, le nouveau ſerment que Necker te fait ici, à la face de tes habitans,