Page:Nelson - Adresse de la Confédération des six comtés au peuple du Canada, La Minerve, 2 nov 1837.djvu/11

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tes. Mais grâce à l’aveuglement de nos agresseurs, la méchanceté de cette mesure trouvera par les soins de la providence son antidote dans sa folie même. Les régiments que l’on se propose de distribuer au milieu de nous se composent d’hommes sortis et élevés au milieu de la démocratie de leur pays. La plupart d’entr’eux ont embrassé leur profession actuelle, non par choix, mais parcequ’ils n’ont pu trouver d’autre emploi qui pût les faire vivre dans leur pays natal. Au lieu de stimuler chez eux la noble émulation d’une bonne conduite par l’espoir de l’avancement aux grades plus élevés, ils sont pauvrement payés, et sont exposés à toutes sortes de petites tyrannies, et le murmure vient-il à s’échapper de leurs lèvres en véritables esclaves, ils sont aussitôt soumis à la peine ignoble du fouet. Si l’on met en contraste cette dure destinée avec la liberté, le consentement, la facilité d’obtenir des emplois et de forts salaires dans les États-Unis, avec la certitude que les habitans de ces comtés qui avoisinent et bornent les lignes ne mettront point d’obstacles aux tentatives des soldats pour émigrer à la république voisine, on verra qu’il est moralement impossible de retenir dans la province de sa majesté, et lorsqu’ils seront une fois dispersés en détachements, des hommes dont on veut faire de vils instruments de notre esclavage et de leur propre déshonneur.

La longue et lourde chaîne d’abus et d’oppressions qui pèse sur nous, et à la-