Aller au contenu

Page:Nemo - L’Amitié, 1884.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Fêtes bruyantes, somptueux palais, festins splendides, étincelants salons, belles symphonies, pompeux triomphes, seuls, vous êtes impuissants à faire un beau jour.

Cent fois, on l’a dit : toutes les choses si fort prisées n’ont qu’un fruit : la fortune, les jouissances ; le crédit, les assiduités ; les honneurs, la gloire ; la santé, l’exemption de la douleur et la liberté des facultés physiques.

L’amitié est plus riche, a plus de splendeur, est reine, nulle part exclue, nulle part étrangère, jamais hors de saison.

Pour goûter les joies innocentes de la vie, le feu et l’eau ne sont d’usage ni plus grand, ni plus nécessaire.

Sans ses charmes, le trône lui-même, qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce qu’une couronne ?

Un cercle de fer, des planches recouvertes de velours.

Que, par ton absence, encore plus je le ressens, ô mon digne ami !

Qu’un jour passé avec toi m’est plus cher que mille avec des indifférents !

Des herbes, des herbes avec affection et une chaumière, plutôt que le veau gras et un palais sans l’amitié.