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Page:Nemo - L’Amitié, 1884.djvu/37

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Ils étaient, ces deux derniers, lisons-nous, liés par une si étroite et constante amitié, qu’ils étaient disposés à mourir l’un pour l’autre.

L’un d’eux, condamné par Denis le tyran, ayant obtenu du temps pour aller dans sa famille mettre ordre à ses affaires, l’autre ne craignit de se rendre caution de son retour, de sorte que, s’il ne venait pas au temps marqué, il devait subir la mort à sa place.

Tout le monde, surtout Denis, attendait avec impatience l’issue d’un engagement aussi extraordinaire que hasardé. Le jour approchait et Damon ne paraissait pas. Chacun condamnait la folie du téméraire garant.

Mais Pythias publiait hautement qu’il était sûr de son ami.

Enfin, il arrive au jour convenu.

Le tyran, surpris et frappé d’une pareille fidélité, les pria de vouloir bien le recevoir en tiers dans leur amitié et fit grâce à Damon.

Depuis sont-ils venus en plus grand nombre ?

Peut-être citerez-vous, comme modèles des jeunes gens, un Basile et un Grégoire de Naziance…

Dans la légion des martyrs, un Épipode et un Alexandre…

À nos temps modernes, un Henri IV et un Sully ;