Page:Nemo - L’Amitié, 1884.djvu/45

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assemblée des esprits ! À l’immortalité dans les cieux, fait l’ami qui aime comme son âme, ne fût-il point encore lui-même tout ce qu’il doit ! »

Et chaleureusement il presse, il conjure pour la réconciliation avec le père commun et miséricordieux, juge suprême de l’instant qui va suivre.

« Réparation, amende honorable ! Tout désir, toute pensée vers le ciel ! » Et, montrant la croix :

« Le Christ est l’unique fondement de notre espérance. Lui seul est la voie, la vérité, la vie… Celui, celui qui, de sa part, a puissance, a charge de lier et de délier… »

Pour le trouver, rien ne lui coûte, rien ne lui fait obstacle. S’il le fallait, il affronterait la mort.

Ô généreuse, ô magnanime amitié ! Il est donc vrai, avec la consolation des jours difficiles et que de minutes, tu recelles, en toi tu portes le gage des jours heureux et interminables.

Et s’il reste à l’humaine fragilité des expiations dues, à la prière de qui seront-elles abrégées ?

À qui la garde de la mémoire ?

Ô vous qui lisez, puissiez-vous, pleins de jours, à votre dernière heure, posséder, sur la douce terre de la Patrie, un ami qui reçoive votre dernier soupir et vous ferme les yeux !