Page:Nemo - L’Amitié, 1884.djvu/44

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Avec elle, on supporte avec plus de patience ses infirmités.

Avec elle, on conjure les inévitables tristesses et l’on semble fuir les inconvénients de la caducité.

Avec elle, reste, en le naufrage du bon sens et de la raison des masses, la force de lever la tête, de se raidir contre les courants souvent irrésistibles pour les êtres isolés, de se redresser et retrouver l’étoile polaire.

Si, sous le vent grondant de l’impiété, au milieu d’une multitude agitée, affolée par des êtres entre lesquels passe et repasse l’implacable gouverneur des ténèbres, Satan, on faiblit ; si, aux cris confus de mille effrontés vermisseaux de la pullulante incrédulité, sans abdiquer sa foi, ses espérances, son avenir de la vie future, on passe sans aspirations vives et soutenues pour l’aurore de par de là, sans les œuvres, arrhes indispensables comme assurées de bienvenue ;

Si, seulement, on voit, on approuve…

Si, jusque sur le lit de l’agonie, on demeure entouré de l’air contagieux et manquant de forces pour s’en dégager, qu’elle est autrement précieuse !

« Aimer dans la brièveté du temps est trop peu, si l’on n’aime dans la longueur de l’éternité.

À la région des archanges, à la grande, à la glorieuse