Page:Nemo - L’Amitié, 1884.djvu/58

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Qu’on est heureux d’avoir la foi qui assure, un jour, l’éternelle réunion.

Qu’on serait malheureux sans la prière qui diminue la souffrance, sans la résignation qui ramène le calme, double mystérieux asile que trop, hélas ! ne savent !

Qu’avec intérêt on revoit sa demeure ! mais que les lieux, qui restent les mêmes, offrent un aspect différent, quand celui que l’on aime n’y est plus !

On se demande pourquoi tout ce qui tombe sous les regards ? Dans quel but ?

Pourquoi, aux beaux jours, cette luxuriante verdure ?

Pourquoi ces bois, ces fontaines ?

Pourquoi ces mousses aux teintes variées ?

Pourquoi ces fleurs à l’odeur suave ?

Pourquoi le concert des oiseaux, les mille roulades du toujours joyeux rossignol ?

Pour qui les fruits qui pendent aux arbres ?

Pour qui les longues allées de charmilles à l’épais ombrage, ces frais salons de la nature, ces vieux chênes, ces tilleuls odorants, ces hêtres à la cime touffue ?

Pourquoi l’astre du jour vient-il chaque matin dorer ces lieux déserts et muets ?

Où es-tu, toi, le charme de cette délicieuse demeure,