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Page:Nemo - L’Amitié, 1884.djvu/59

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où tu devais vieillir et mourir, toi qu’on aime et qu’on révère ?…

Ces pins, ces arbrisseaux, ces bancs rustiques, ces cabanes champêtres, ces chemins toujours secs, ces torrents tumultueux et inégaux, ce beau fleuve, coulant à pleins bords ;

Les bons vieillards de l’autre siècle, tremblants et le corps en deux ;

Les laborieux paysans, venant de la plaine, appuyés sur leurs instruments de travail ou assis sur leurs robustes bêtes de somme ;

La troupe intéressante des petits enfants à qui tu donnais des récompenses de sagesse, étonnés de ne te plus voir, te regrettent et t’appellent, et les échos d’alentour le redisent :

Toi qui, comme la fleur des montagnes, vis du soleil et de la brise, où es-tu ? Ta présence avait la puissance de tout animer, de tout embellir.

Sur tes lèvres, ton sourire était un rayon de lumière et de bonheur.

Champs qu’il aimait, riant exil des bois, petits oiseaux qui le réjouissiez, pour vous, pour nous, il n’est plus.

Un étranger sera le maître de tout ce qu’il chéris-