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J’épargne la pudeur de madame et vais en finir en deux mots. Oui, je m’y suis pris brutalement : elle n’était point sur ses gardes. Mes premiers mouvements, quoique déjà trop libres, ne l’avaient encore que légèrement effrayée… Je la saisis… elle crie… Je fais certaines tentatives ; elle crie plus haut ; mais je ne me possède plus. Le lit se trouve là par malheur, madame y tombe dans l’attitude la plus avantageuse pour moi… J’en profite : elle n’a plus la force de crier, et… — Fort bien, dit Sylvina après avoir écouté très attentivement cette confession intéressante. Voulez-vous, mes amis, continua-t-elle, que je vous dise mon avis de tout ceci ? Mme Dupré ne s’en fâchera-t-elle pas ? — Il faudra voir, madame », dit honteusement la nouvelle Lucrèce. « Je m’en rapporterai entièrement à Mme Sylvina », dit l’intéressant Tarquin. Nous attendions tous, avec beaucoup d’impatience, ce qu’allait dire Sylvina, qui se préparait avec un air d’importance. Elle fit, avant de parler, une pause, comme un orateur après l’exode de son discours. Je vais aussi reprendre haleine.




CHAPITRE XXVI


Suite du précédent. — Aveu de Mme Dupré. — Raccommodement.


Ainsi parla Sylvina : « Je vous avoue, tout net, ma chère dame Dupré, que si je ne donne pas raison au chevalier d’après ce qu’il vient de raconter, cela ne m’empêche pas de désapprouver beaucoup la manière dont vous vous êtes conduite vous-même. Au fond, il n’y a de grave, dans toute votre affaire, que les cris qui vous ont mal à propos échappé. Qu’en espériez-vous ? des secours ? De qui ? des femmes ?