Page:Nerciat - Félicia.djvu/194

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à rien : cependant un moment après, je reconnus que les choses commençaient à prendre une meilleure tournure. — Enfin, dit-elle, ce n’est pas sans peine… passe encore, tiens, bijou, le reste est facile.

Dès lors, je n’entendis plus que les mouvements passionnés de la lubrique Sylvina, qui paraissait seule faire tout l’ouvrage. « C’est forcer nature, dit-elle, après l’affaire. Vous voyez bien, Monrose, que vous n’êtes pas encore propre à l’amour. Je rougis de ma complaisance, dont j’espère qu’un secret inviolable éteindra le souvenir ; et je me flatte surtout que si jamais vous me priez de pareille chose, ce ne sera plus par un simple mouvement de curiosité. Laissez-moi, j’ai besoin d’un peu de sommeil. »

Le pauvre Monrose vint, confus, me trouver dans mon appartement où j’étais retournée, riant aux larmes de ce qui venait de se passer. Son air humilié redoubla mes éclats. Ils le mirent au désespoir. Cependant sa tendresse pour moi, surmontant bientôt la petite peine de l’amour-propre, il rit lui-même de son aventure ; nous nous applaudîmes beaucoup d’avoir détruit, par notre ingénieux stratagème, un obstacle qui serait devenu fatal à nos plaisirs.




CHAPITRE XII


Qui contient des choses dont les coquettes pourront faire leur profit.


Monrose, ci-devant soumis à des bourreaux, se trouvait trop heureux d’obéir à un objet aimé qui ne voulait que son bonheur. Il ne faisait rien sans mon attache, il n’avait