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au moyen de certains tubes de fer-blanc, il en passe un à votre chevet. Ce tuyau, terminé par un pavillon sous lequel était le musicien, que j’avais placé moi-même, donne dans mon entre-sol et finit tout près de votre oreille, à la soupape que vous voyez. C’est ce qui vous a fait croire que vous étiez si près de l’instrument et de la voix.

Je vis, en effet, la soupape que l’on pouvait ouvrir et fermer à son gré. Sir Sydney me mit de même au fait du danger de certain trumeau placé entre les deux croisées et en face de mon lit. Derrière la glace, il y avait, creusé dans l’épaisseur du mur, une niche commode où l’on arrivait du bas ; je dirai bientôt comment. De ce poste l’on battait en ruine toute la chambre, moyennant des petits trous peu remarquables, dont une partie d’ornements du cadre était criblée. Il y avait dans l’intérieur de la chambre, et à l’usage de la personne qui y demeurait, de quoi condamner les trous et rendre la niche inaccessible : à l’autre face de la pièce, un moyen à peu près semblable ouvrait et fermait à volonté certaine coulisse dont on ne pouvait se douter et par laquelle sir Sydney s’était introduit. Je fus enchantée du sacrifice qu’il me faisait de ces ressources secrètes, et je lui fis grâce en faveur de sa bonne foi.




CHAPITRE XVI


Singulière conversation et comment elle se termina.


On sait bien que notre sort est de n’avoir pas plus tôt pardonné qu’on se plaît à nous offenser plus grièvement. C’est ainsi qu’en usent avec nous, pour notre bien, les hommes qui se piquent le plus d’honnêteté. Sydney, homme du monde et très amoureux, n’avait garde de déroger à l’usage, et j’aurais sans doute trouvé mauvais qu’il l’eût fait.