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Page:Nerciat - Félicia.djvu/307

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CHAPITRE XXIII


Conversation intéressante.


Bientôt les esprits furent plus calmes. Zéila, retrouvant son fils et son amant, renaissait. On voyait reparaître sur son adorable physionomie la douceur qui en était le caractère très naturel. Le ton civil de milord, l’amitié, la considération qu’il nous témoignait l’assuraient assez que nous n’étions pas de viles créatures. Autant elle avait pris à tâche de nous humilier, autant elle s’appliquait à nous flatter, à se concilier notre attention.

On prit du thé : milord Sydney conservait cette habitude. Mme de Kerlandec restait avec nous. Milord avait mille éclaircissements à lui demander, mille questions à lui faire ; il répétait souvent à Zéila qu’elle pouvait s’expliquer librement devant nous, qu’il nous accordait toute sa confiance et que nous étions incapables d’abuser des secrets que leur entretien pourrait nous découvrir. Cependant, les femmes étant naturellement dissimulées et Mme de Kerlandec devant peut-être à ses malheurs d’être plus défiante qu’une autre, elle s’expliquait avec contrainte. Sydney venait difficilement à bout de lui arracher ce qu’il désirait savoir ; il s’agissait principalement des détails relatifs au temps qui s’était écoulé entre le combat avec Robert à Paris et l’affaire de Bordeaux, où M. de Kerlandec avait trouvé la mort ; Zéila ne paraissait pas conserver de cet époux un souvenir bien cher. Il avait été plus amoureux qu’aimable, il n’eût pas été regretté s’il eût péri sous des coups portés par une autre main. L’obstacle que sir Sydney avait apporté lui-même à une réunion autrefois si désirée paraissait insurmontable selon les préjugés reçus. Ce point délicat fut agité. — Ma chère Zéila, disait milord, je prends