reprises valent, pour l’ordinaire, infiniment mieux que
le plus fougueux début. C’est là qu’on se possede, qu’on
raffine, qu’en repoussant doucement les approches du
plaisir, on en augmente infiniment le charme et la
durée. — La Marquise et Belamour atteignent ce but
fortuné. L’ame du charmant coiffeur se noie, pour la
seconde fois, dans celle de sa voluptueuse maîtresse. Il
craint de succomber sous le faix délicieux du plaisir ;
sans se résoudre encore à la retraite, il recule vers le
siege le plus à sa portée, et y entraîne sur lui la Marquise,
qui ne s’est point efforcée de se dégager. Elle reste volontiers
assise sur le dard bienfaisant qui la pénétre. Pour
lors, elle enlace Belamour de ses bras, il l’enlace de
même ; mille baisers sont donnés et rendus. Un silence
de plusieurs minutes est plus éloquent que les plus belles
paroles. Leur sang se calme enfin par degrés… La Marquise
se leve avec un sourire divin, et dit en donnant
le dernier baiser…)
Vas, Belamour, tu es le Dieu du plaisir.
Et toi le plaisir lui-même…
(Il lui baise les mains : elle va se purifier. Quand elle revient, elle trouve Belamour (le coiffeur pour lors) qui la salue avec respect, et se tient prêt à continuer son office domestique…