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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/505

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LE DIABLE AU CORPS.


doit-il pas à sa sûreté personnelle !) Soumis à tout ce qu’on peut exiger, et recevant, pour tout passe-port, un maître coup de pied au cul, le directeur intime s’évade, menacé d’être moulu, si jamais il ose se présenter à la grille du château. Nous verrons cependant que ce rigoureux arrêt n’était pas sans appel.

Or, si, dès l’instant de cette originale aventure, l’état d’extrême danger où se trouvait la Marquise, a cessé ; si, tombée dans un profond, mais tranquille assoupissement, elle a passé la meilleure nuit possible ; si, pendant ce calme salutaire, l’éruption, dont on avait désespéré, s’est consommée avec tous les symptômes du succès le plus incroyable ; faut-il mettre absolument tout cela sur le compte de la Nature ? ou, voudra-t-on bien, afin que l’insolent Hilarion puisse être pardonné, le compter aussi pour quelque chose dans cette heureuse et soudaine révolution ?

Quoi qu’il en soit, si ce n’est pas son vigoureux exploit qui tout de bon sauva la malade ainsi reprise sur le seuil du monument[1], du moins le révérend devait-il, d’une maniere moins dou-

  1. Les Dames croiront sans peine à la bonté du remede administré par le Capucin, et seraient probablement enchantées que l’usage s’établît de tenter ce moyen au défaut des autres. Nul doute que, dans plus d’un cas, il ne fût très-efficace. — (Note du Docteur.)