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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/507

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LE DIABLE AU CORPS.


réveil, elle jouissait de toute sa présence d’esprit, pouvait ouvrir les yeux, et ne méconnaissait plus ses fideles serviteurs.

Après les premiers épanchemens mutuels auxquels ne pouvait manquer de donner lieu ce mieux certain qui tenait du prodige, la Marquise, demeurée seule avec Nicole, ne tarda pas à lui parler avec sa confiance ordinaire. Quelle fut la surprise de cette fille lorsqu’elle entendit, mot à mot, de la bouche de sa maîtresse, et comme le récit d’un songe enchanteur, tout ce que nous avons rapporté plus haut de cette lascive fantaisie, vraiment dirigée vers le petit Félix, mais dont Hilarion, en vrai frappart, avait si peu délicatement profité.

LA MARQUISE.

Conçois-tu ce caprice, Nicole ? J’en tenais tout de bon pour ce petit béat ! — Tu conviendras, au surplus, qu’il n’est pas mal ?

NICOLE.

Peste ! qui n’en conviendrait pas serait par trop difficile.

LA MARQUISE.

Vous étiez-là, Belamour et toi, vous caressant…

NICOLE, avec rougeur.

Nous, Madame !