Aller au contenu

Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/508

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
191
LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE.

Laisse-moi dire. — Quand je n’aurais pas rêvé…

                  (Elle fixe Nicole d’un air sérieux.)

NICOLE, plus troublée.

Madame se fatigue à parler. Un songe, au bout du compte, ne vaut pas la peine…

LA MARQUISE.

Tu sauras tout le mien. Tes plaisirs, la grace avec laquelle ce frippon de Belamour t’embrochait…

NICOLE, avec un faux sourire.

En vérité, l’on dirait que Madame rêve encore.

LA MARQUISE, avec malice.

Sans doute : et je rêvais apparemment aussi quand…

                  (Elle montre, du doigt, plusieurs endroits de la chambre.)


là… là… là… ici, sur les genoux… sur le bord de cette table, en levrette ; contre mon lit même, pour parodier la scene d’un lavement… Celui que vous reçûtes, en riant de si grand cœur, valait bien le mien, Mademoiselle ?

NICOLE, confuse, et tombant
à genoux.

Grace, grace, Madame.

                  (Elle cache son visage dans le pan du drap.)