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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/710

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LE DIABLE AU CORPS.


le Prélat.) — Je voudrais (disait à son tour le prudent Dupeville) que M. Belamour, avant de se déclarer, fit sonder le terrain. Sa carriere n’a pas été sans traverses ; que sait-on s’il n’a pas quelques ennemis, qui, peut-être, ne cherchent à s’orienter que pour pouvoir adresser plus sûrement leurs coups. » — Cette ouverture, sans persuader, se fit cependant remarquer, et l’on fut unanimement d’avis qu’il fallait se conduire comme le souhaitait Dupeville. Il offrit de faire lui-même et avec beaucoup de circonspection, les démarches nécessaires. On le loua de cette complaisance et l’on conclut qu’il fallait en profiter. Sa médiation avait déja parfaitement réussi, relativement au Rapignac, qui, chambré par cet honnête personnage, était convenu de tous ses torts à l’égard du ci-devant Saint-Amand ; avait avoué qu’il n’était pas fait (lui-même c’est-à-dire) pour se mettre désormais au niveau de la société de la Marquise ; avait consenti à faire retraite, et laissé volontairement un écrit bien humble par lequel demandant pardon de ses prétentions ridicules, il priait que, pourvu qu’il se conduisît bien, on daignât ne pas lui nuire dans l’opinion publique ; ce qui lui avait été verbalement accordé. Quel homme avec un aussi bon esprit que celui de Dupeville, pouvait mériter mieux la confiance de Belamour dans sa vraiment singuliere position !

Laissons l’honnête négociateur partir et suivre,