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LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE.

La fête ? La fête ? Qu’est-ce que c’est ?

LE COMTE.

Local enchanteur, que je connais. Vingt cavaliers, vingt Dames : deux à deux, quatre à quatre, en nombre pair ; enfin, comme au château de Cutendre. Promenade, en attendant que tout le monde soit réuni ; concert ensuite et feu d’artifice. Souper exquis et magnifique. Toute la nuit, danses, jeux et folies. Au point du jour chacun à petit bruit défilera…

LA MARQUISE.

Voilà qui est à merveilles : mais la société ?

LE COMTE.

J’ai vu la liste. Les hommes sont presque tous des étrangers de marque ou, du moins, décens et riches. Les Dames, j’en connais une demi-douzaine ; tout cela convient pour la circonstance, et, d’après la parole que Couplet m’a donnée, je crois que le reste ne gâtera rien ; ainsi nous pouvons ne point appréhender de nous trouver absolument en mauvaise compagnie. Quant à notre entrée là bas, comme il nous faut être pairs, j’ai pris d’avance la liberté d’arranger la chose. L’une de vous paraîtra sous l’escorte du Palatin Morawiski, le meilleur ami que j’eus en Italie et que je viens de retrouver, grace à la liste ; l’autre voudra bien se laisser mener par votre très-humble serviteur.