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Page:Nerciat - Le doctorat impromptu, 1866.djvu/17

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LE DOCTORAT IMPROMPTU

momentanés[1], tu reparaîtras sur le théâtre du monde, où tes charmes et tes admirables qualités te présagent la plus belle carrière… Mais alors, seras-tu la même pour moi ? Ton cœur ne sera-t-il pas de glace pour l’infidèle Érosie ? Ne me mépriseras-tu pas d’avoir pu si brusquement devenir inconséquente à mes plans et parjure aux serments qui nous avaient liées ? Non ; tu seras indulgente. Ton âme est douce ; tes sentiments, modérés en tout, ne te rendent pas, comme moi, susceptible de passer inopinément d’un point extrême à l’extrême opposé. Je me souviens avec plaisir que lorsqu’il était question entre nous de l’excellence d’un système, dont tu suivais assez volontiers la pratique, sans être fort engouée de sa théorie, tu me disais avec une touchante ingénuité : Je crois, ma chère, que, dans notre position, ce

  1. Le procès de Juliette allait être jugé. Il n’avait été suspendu pendant si longtemps, que parce qu’elle avait négligé de faire ce qui rend tout procès imperdable pour une jolie femme.