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LE DOCTORAT IMPROMPTU

sance, de l’éducation, des talents ; d’être de plus douée de ce caractère harmonique qui peut contribuer au bonheur de ce qui nous entoure ; et puisqu’avec tous ces attributs, sans richesse, on peut fort bien se trouver en butte à toutes sortes de disgrâces, il était raisonnable que je me décidasse à prendre un mari, quand un homme honnête et riche se présentait avec le désir de m’avoir pour épouse. Tu sais, parfaite amie, quels profonds et sages raisonnements je fis, lorsque mon tuteur me proposa le plus que quadragénaire baron de Roqueval. Tu me vis docile aux volontés supérieures[1], en dépit d’un portrait qui, bien que flatté, comme le sont toutes ces effigies, ne m’annonçait qu’un homme laid et passablement dépourvu de tournure… — Eh bien ! te dis-je, il est du moins estimable et riche ; son état d’homme de mer

  1. Érosie, par une clause assez bizarre du testament d’un de ses parents, ne devait hériter qu’à condition qu’elle serait, à vingt ans, mariée à quelqu’un d’agréé par le tuteur.