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Page:Nerciat - Le doctorat impromptu, 1866.djvu/52

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LE DOCTORAT IMPROMPTU

continua : Si vous étiez de ces femmes austères, sauvages, qui méconnaissent le charme de la volupté ! Mais après ce que j’ai vu !… barbare !… Pourquoi pas plutôt moi ? Pourquoi pas, au lieu d’une idole difforme, un être vivant qui se consume pour vous ?… Conçois-tu, ma chère Juliette, qu’on puisse raisonner plus juste ? Et crois-tu qu’il m’eût été décent de faire la bégueule avec le clairvoyant témoin de ma luxurieuse manœuvre ! — Mais, Solange (lui dis-je, me prêtant à l’effort qu’il faisait pour prendre un baiser), quand je t’aurais trouvé fort aimable, quand je serais assez faible… tu vois, mon bel ami, que je le suis peut-être plus que tu ne l’imaginais… Oui, je te l’avoue, je n’ai pas un instant douté de t’avoir donné de l’amour. Tout ce que tu m’as laissé voir de tendre, d’impétueux, m’a flattée. Ton imprudence même d’être venu ce matin, je t’en sais gré ; je crois, en un mot, que, pour faire une joyeuse folie, on ne pourrait choisir un être