Page:Nerciat - Le doctorat impromptu, 1866.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
54
LE DOCTORAT IMPROMPTU

remonter un peu plus haut, au risque de t’ennuyer ; autrement j’aurais peine à te faire comprendre à propos de quoi cette fée bienfaisante m’apparut et voulut bien prendre à moi quelque intérêt.

« C’est maintenant l’ingénu Solange qui va t’entretenir, ma chère Juliette ; et pour ne point l’interrompre, je te fais grâce des questions éparses que j’ai pu lui faire pendant son récit.

« Dès l’âge de treize ans, je sus (je ne me rappelle pas précisément à propos de quoi) qu’il existe entre ton sexe et le mien une différence de conformation. Certaines estampes immodestes que possédaient, dans le plus grand secret, quelques-uns de mes condisciples les plus formés, et qu’ils eurent l’imprudence de me montrer, occasionnèrent de ma part mille questions auxquelles ils se firent un plaisir de répondre. Dès lors, ces aimables instituteurs devinrent les objets de ma fervente amitié. J’appris d’eux tout ce qu’ils savaient eux-